Le contrat de travail (cours)

Introduction
Le salarié et l’employeur sont liés en droit par un contrat travail. Très souvent, lorsqu’on vous demande au bac de qualifier les faits d’une situation dans laquelle figure un employeur et un salarié, il vous faut indiquer que les deux parties sont liées par un contrat de travail qui fait naître des obligations réciproques. Ce contrat de travail est exécuté sous l’autorité de l’employeur, il exerce ses pouvoirs de direction, disciplinaire et règlementaire. Des clauses spécifiques peuvent être insérées au contrat pour répondre aux besoins des parties.

Quels critères permettent de définir le contrat de travail ?

I – Qu’est-ce qu’un contrat de travail ?

A. Les éléments permettant l’identification du contrat de travail

Le contrat de travail n’a pas de définition émanant de la loi. C’est la jurisprudence qui a définit le contrat de travail comme une convention par laquelle une personne s’engage à exécuter au profit d’une autre personne et sous la subordination juridique de cette dernière, une prestation moyennant rémunération.

Le contrat de travail à durée indéterminée (CDI) constitue le contrat de travail de droit commun parce qu’il s’inscrit dans une relation de travail potentiellement stable. C’est la forme normale de l’emploi.

B. Les principales obligations des parties

Le contrat de travail met à la charge de l’employeur et du salarié des obligations réciproques dont les principales sont les suivantes :

l’employeur doit procurer au salarié le travail et la rémunération convenue et respecter le droit du travail le salarié doit exécuter personnellement le travail demandé conformément aux ordres de l’employeur, respecter le règlement intérieur et adopter un comportement loyal.

A noter : On parle de contrat synallagmatique lorsque le contrat fait naître des obligations réciproques

II – Les pouvoirs de l’employeur

Le lien de subordination juridique créé par le contrat de travail place le salarié sous l’autorité de l’employeur qui dispose de plusieurs pouvoir.

A. Le pouvoir de direction

L’employeur dispose des pouvoirs les plus étendus dans la direction de son entreprise. Il a un pouvoir de gestion économique de son entreprise et un pouvoir d’organisation des services de l’entreprise. Autrement dit, l’employeur peut gérer le fonctionnement et l’organisation de son entreprise.

B. Le pouvoir règlementaire

L’employeur élabore le règlement intérieur et le soumet pour avis au représentant du personnel. Le règlement intérieur comporte des dispositions relatives à l’hygiène, à la sécurité et la discipline. Il est obligatoire dans les entreprises de 20 salariés ou plus. Il ne doit pas comporter de dispositions abusives ou contraire aux libertés individuelles et collectives (prochain chapitre)

C. Le pouvoir disciplinaire

L’employeur peut appliquer des sanctions aux salariés qui ne respectent pas le règlement intérieur car cela fait partie de ses obligations. La sanction peut affecter la présence du salarié dans l’entreprise, sa fonction, sa carrière ou sa rémunération. Les sanctions pécuniaires (argent) sont interdites.

III – Les clauses spécifiques du contrat de travail

Des clauses spécifiques peuvent être insérées pour permettre une adaptation du contrat de travail aux besoins des parties. Par exemple, si l’employeur estime qu’il aura besoin de déplacer le travail de son salarié géographiquement, il peut décider avec l’accord du salarié d’insérer une clause de mobilité qui prévoit ce recours.

A. Utilité des clauses spécifiques

Le contrat de travail est régi par le droit général des contrats. Le principe de liberté contractuelle suppose que les parties peuvent convenir de l’insertion ou non de clauses spécifiques dans le contrat de travail pour prévoir des situations futures possibles.

Ces clauses ne doivent pas porter atteinte aux libertés individuelles et collectives des salariés (chapitre suivant). Exemple : aucune clause ne peut prévoir l’interdiction pour un salarié de participer à un mouvement de grève (liberté collective).

B. L’exemple de la clause de non-concurrence

La clause de non-concurrence, comme son nom l’indique, prévoit d’interdire au salarié, qui quitte son employeur, d’exercer une activité professionnelle concurrente de celle de son ancien employeur. Cette disposition se heurte à la liberté du travail du salarié qui préconise le fait que le salarié est libre de travailler. C’est pourquoi la jurisprudence (source de droit nationale) a exigé des conditions pour que cette clause soit valide

Comment le droit encadre-t-il les conditions de travail du salarié ?

IV – Les différents types de contrat de travail

L’employeur peut proposer aux salariés différents types de contrat de travail : CDI, CDD, CTT, contrats aidés par l’Etat.

A. Le CDI, forme normale de l’emploi

Définition et caractéristiques à connaître

Le contrat de travail à durée indéterminée (CDI) est la forme normale et générale de la relation de travail. Par définition, il ne prévoit pas la date à laquelle il prend fin. Il peut être rompu sur décision unilatérale soit de l’employeur (licenciement pour motif personnel ou pour motif économique, mise à la retraite), soit du salarié (démission, départ à la retraite), ou encore pour une cause extérieure aux parties (ex : cas de force majeure).

L’employeur doit donc avoir recours à ce type de contrat, sauf s’il peut justifier d’une situation autorisant le recours à un autre type de contrat, qu’il s’agisse notamment d’un contrat de travail à durée déterminée ou d’un contrat de travail temporaire.
Le CDI peut être conclu pour un temps plein ou pour un temps partiel.

Seul le contrat à durée indéterminée (CDI) à temps plein peut être non écrit

Le contrat de travail constaté par écrit doit être rédigé en français. Il peut toutefois arriver que l’emploi faisant l’objet du contrat ne puisse être désigné que par un terme étranger sans correspondant en français ; dans ce cas, le contrat de travail doit comporter une explication en français du terme étranger.

B. Les formes précaires de l’emploi

Le contrat de travail à durée indéterminée (CDI) étant la forme normale et générale de la relation de travail, la conclusion d’un contrat à durée déterminée (CDD) n’est possible que pour l’exécution d’une tâche précise et temporaire et seulement dans les cas énumérés par la loi. Les cas de recours au CDD sont limités :

Remplacement d’un salariés absent (congés, maladie, etc)

Accroissement temporaire de l’activité de l’entreprise

Emplois à caractère saisonnier

Important : La liste n’est pas exhaustive et le jour de l’examen des annexes viendront vous renseigner si le sujet mentionne un cas particulier.

Il doit obligatoirement faire l’objet d’un écrit.

Quel que soit le motif pour lequel il est conclu, un tel contrat ne peut avoir ni pour objet, ni pour effet, de pourvoir durablement un emploi lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise. Conclu en dehors du cadre légal, il peut être considéré comme un contrat à durée indéterminée par les juges (requalification du contrat en CDI)

La conclusion d’un contrat de travail temporaire (CTT ou intérim) n’est possible que pour l’exécution d’une tâche précise et temporaire, dénommée mission, et seulement dans les cas énumérés par la loi (Identique au CDD). Quel que soit le motif pour lequel il est conclu, un tel contrat ne peut avoir ni pour objet ni pour effet de pourvoir durablement un emploi lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise utilisatrice.

Conclu en dehors du cadre légal fixé par le code du travail, le contrat peut être considéré comme un contrat à durée indéterminée (déqualification du contrat en CDI)

Représentation schématique du contrat de travail temporaire :

Quelles sont les autres sources de droit complétant le code du travail ?

V – La négociation collective

La négociation collective est l’ensemble des discussions entre des représentants des employeurs et des organisations syndicales représentatives des salariés dans le but de conclure une convention collective ou un accord collectif.

Les conventions collectives et les accord collectifs sont des textes conclus afin de traiter de l’ensemble des conditions d’emploi, de travail et des garanties sociales aux salariés.

Le principe réside dans le fait que appliquer une disposition d’une convention collective ou d’un accord collectif, il faut que cette dernière soit plus favorable que ce que préconise la loi pour le salarié.

L’exemple le plus fréquent, est le salaire minimum fixé par la loi (code du travail). Une convention collective peut prévoir un salaire minimum plus favorable aux salariés mais jamais moins favorables que ce prévoit la loi.

Ces textes sont issus de la nécessité de préciser les contours et les conditions de travail dans un domaine précis afin de cadrer les règles qui s’appliquent en matière de droit du travail dans une entreprise.

Dans certains cas, des dispositions peuvent être moins favorables que ce que préconise la loi, on parle alors d’accord dérogatoire. La loi prévoit certaines situations où des accords moins favorables aux salariés peuvent être appliqués. (Si un sujet de bac traite d’accords dérogatoires, une annexe viendra préciser les cas de recours).


Test sur un type BAC




Chapitre 4 Le contrat de travail




Comment résoudre un cas pratique en droit (vidéo)






TD type BAC (droit)




Synthèse Le dommage à compléter




Dossier de découverte du chapitre (élève + corrigé)




Diaporama Chapitre 1 (Dossier n°1) Droit TSTMG




Correction Pondy 2017 Droit (T Droit)




Activité n°1 “Préparer le bac” (Ch9 T droit)

Thème 8 Chapitre 9 Les pratiques anti concurrentielles

> Activité “Préparer le bac” 

Ce que je dois faire

Situation n°1 :

Patrick est le gérant d’un centre commercial d’une grande ville française (Montpellier). Il est à la tête d’une surface de vente de 130 000 m2 décomposée en plus de 260 boutiques qui sont louées à de grandes enseignes de la distribution alimentaire et d’équipement de la personne (habillement, soins, sports, culture, etc.).  Avec une fréquentation supérieure à 80 000 personnes par jour, il est évident que la concurrence est rude dans ce centre commercial.

Patrick et son équipe sont donc chargés de promouvoir le centre à l’extérieur et de veiller, en interne, au respect des bonnes pratiques et de la loyauté commerciales dans cet ensemble. C’est pourquoi les commerçants du centre viennent souvent s’adresser à lui pour lui exposer les problèmes qu’ils rencontrent avec certains de leurs concurrents.

Patrick reçoit la visite de Jérémy, directeur du magasin Défi de la musique, l’une des trois enseignes de vente d’instruments et de partitions présentes dans le centre commercial.

Jérémy est venu pour évoquer l’accueil qui lui est réservé par ses deux confrères, établis quant à eux depuis plus de dix ans dans le centre commercial. Installé depuis moins de trois mois, Jérémy a vu s’effondrer de façon simultanée les prix de vente de certains instruments chez ses deux concurrents, Des fils de la musique et Instrumento nuevo. Il a procédé à des relevés de prix ces deux derniers mois dans les vitrines des deux autres magasins (annexe 1).

Qui peuvent en témoigner. Après un premier mois d’installation très encourageant, cette concurrence agressive de ces deux entreprises a conduit à une baisse significative de son chiffre d’affaires.

Difficile pour lui de lutter dans ces conditions, Jérémy vous avoue ne pas être sûr de pouvoir se maintenir encore très longtemps dans le centre commercial, du fait du montant important des loyers à payer et du peu de bénéfices qu’il espère pouvoir réaliser dans ces conditions. Désespéré, il vous demande conseil dans cette affaire.

Question : Jérémy pourrait-il espérer la condamnation de ces concurrents ? Argumentez.

Annexe 1 : Relevé de prix des magasins de musique

(relevé effectué au cours du mois d’arrivée de Jérémy dans le centre commercial)

Prix catalogue

fournisseur

Défi de la musique Instrumento nuevo Des fils de la musique
Guitare d’étude Alhambra 389 euros 429 euros 439, 99 euros 449 euros
Trompette d’étude Jupiter 350 euros 389,99 euros 409, 99 euros 399 euros

(relevé effectué le mois suivant l’arrivée de Jérémy dans le centre commercial)

Prix catalogue

fournisseur

Défi de la musique Instrumento nuevo Des fils de la musique
Guitare d’étude Alhambra 389 euros 419,99 euros 379 euros 379 euros
Trompette d’étude Jupiter 350 euros 379,99 euros 349 euros 349 euros

Situation n°2 :

Entendu à son tour par Patrick, Karim, gérant du magasin Des fils de la musique rétorque qu’en matière de respect de la concurrence, Jérémy n’a de leçon à donner à personne. En effet, le choix de l’appellation de son magasin et de l’enseigne choisie par lui (annexe 2) ne constitue pas un modèle d’honnêteté en matière commerciale.

Question : Qualifiez juridiquement cette pratique puis argumentez sur sa légalité.

Annexe 2 : Enseignes de deux des magasins de musique du centre commercial

Magasin de Jérémy Magasin de Karim
Défi de la musique Des fils de la musique




Je retiens l’essentiel pour le bac (ch9 T Droit)

Chapitre 9 : Les pratiques anti concurrentielles

Définition :

Les pratiques anti concurrentielles peuvent se définir comme des comportements ayant pour objet de restreindre, d’empêcher ou de fausser le libre jeu de la concurrence sur un marché.

Ces pratiques sont nombreuses mais nous allons nous restreindre à l’étude de deux cas précis :

  • Les ententes illicites
  • L’abus de position dominante

Quels sont donc les comportements répréhensibles juridiquement ?

Les ententes illicites : A partir de quand peut-on parler d’ententes illicites ?

Dès que :

Ce sont des actions concertées, des conventions, des ententes expresses ou tacites ou même des coalitions qui ont un effet anticoncurrentiel.

Ces ententes peuvent être verticale (entre producteurs et distributeurs) ou horizontale (entre 2 distributeurs ou 2 fournisseurs).

On ne peut pas parler d’entente au sein d’un même groupe (= filiales), on prohibe l’entente que s’il s’agit de plusieurs entreprises juridiquement distinctes.

On distingue 4 types d’ententes qualifiées d’illicites. Ce sont des ententes qui visent à :

  • Limiter l’accès au marché ou le libre exercice de la concurrence par d’autres entreprises;

Cela restreint la concurrence

Exemple :

La distribution sélective est un bon exemple d’agissements anticoncurrentiel dès lors qu’elle repose sur des critères non objectifs (= quand un fournisseur choisit ses distributeurs en fonction de critères pouvant être objectifs (entente licite) ou non (non licite).

  • Faire obstacle à la fixation des prix par le libre jeu du marché en favorisant artificiellement leur hausse ou leur baisse;

Fausse la libre concurrence

Exemple :

L’entente sur les prix consiste en une action concertée entre plusieurs personnes ayant pour objet ou effet d’entraver la concurrence. Il s’agit dans ce cas de faire obstacle à la fixation des prix par le libre jeu du marché en favorisant artificiellement leur hausse ou leur baisse. Il en va ainsi, par exemple, de la fixation des prix et/ou des marges entre les membres d’une fédération professionnelle.

  • Limiter ou contrôler la production, les débouchés, les investissements ou le progrès technique;

Empêcher la concurrence

Exemple :

Un accord qui aurait pour conséquence de ralentir la diffusion d’un produit nouveau car par exemple, ce produit serait nuisible à l’écoulement du stock d’un produit ancien et moins performant.

  • Répartir les marchés ou les sources d’approvisionnement;

Exemple :

Les entreprises vont se mettre d’accord pour désigner celle qui remportera le marché, les autres feront des offres inférieures volontairement.

L’abus de position dominante : Qu’est-ce que cela signifie ?

Tout d’abord, il convient de dissocier position dominante et abus de position dominante.

Dans le premier cas, il s’agit d’une position jugée licite. La position dominante se caractérise par la part de marché détenue par une entreprise. Être leader sur un marché n’a rien d’illégal au niveau du droit de la concurrence, cependant, abuser de sa position de leader et générer un effet anti concurrentiel n’est pas permis.

L’abus de position dominante consiste à utiliser sa position dominante pour entraver le jeu de la concurrence, en recourant à des pratiques abusives comme le refus de vente, les conditions de vente discriminatoires, le dumping…

Elle peut viser par exemple à éliminer un concurrent ou à empêcher l’entrée de nouveaux concurrents sur le marché.

Pour établir l’existence d’un abus de position dominante, l’article L 420-2 du Code de commerce définit trois conditions :

  • L’entreprise ou le groupe d’entreprises concernés doit être en « position dominante ».
  • L’entreprise ou le groupe d’entreprises concernés doit abuser de cette position.
  • Cet abus doit avoir pour objet ou pour effet de restreindre la concurrence.

La notion de « position dominante » n’est pas définie par la loi française. Elle est définie en revanche par la jurisprudence communautaire comme le fait pour une entreprise de disposer d’une puissance économique qui lui donne le pouvoir de faire obstacle au maintien d’une concurrence effective sur un marché déterminé.