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I – La place de l’Etat dans l’économie

Question que l’on va se poser au cours de cette partie :

Quelle place pour l’Etat dans l’économie ?

Notions abordées : Libéralisme, interventionnisme, Etat providence, fonctions régaliennes

Document n°1 : l’Etat et son rôle

L’Etat est un agent économique complexe qui ne se prête pas facilement à une analyse standard. Sa présence dans l’économie a toujours été un important objet de controverse. De même, les fonctions qu’il peut ou doit remplir dans la société opposent les économistes, comme d’ailleurs les sociologues ou les politiques. En fait, l’Etat remplit différentes fonctions dans les économies développées modernes.

Pendant longtemps l’intervention de l’Etat s’est limitée qu’à ses fonctions régaliennes (armée, police, justice). Post seconde guerre mondiale, la notion d’Etat providence apparaît et symbolise l’intervention économique et sociale de l’Etat. Il s’agissait au départ de la prise en charge par l’Etat de risques sociaux tels que le chômage, la maladie, la vieillesse qui s’est par la suite élargi.

Document n°2 : Qu’est-ce qu’un Etat libéral ?

Le libéralisme économique repose sur une conception simple : lorsque chaque individu œuvre dans son propre intérêt, la somme de ces actions concourt à l’intérêt général. C’est donc la poursuite des intérêts égoïstes qui permet le bon fonctionnement général de l’économie : l’ordre naturel est donc économique car les liens sociaux permettent la régulation automatique de l’activité économique. Pour assurer la liberté des actions individuelles, les libéraux cherchent donc à favoriser la défense des libertés économiques, comme des libertés fondamentales. Le libéralisme économique s’est donc attaché à libéraliser le marché, et à offrir d’importantes libertés aux individus afin de favoriser la libre entreprise. La place de l’Etat dans la conception libérale est très réduite et ne se limite qu’aux seules fonctions régaliennes.

L’Etat ne doit donc pas intervenir au niveau économique et doit laisser les marchés s’autoréguler.

Question de compréhension n°1 :

Distinguer la conception libérale de la conception interventionniste de l’Etat

Question de réflexion :

Les dirigeants des grandes entreprises automobiles reçus par le ministre lui ont demandé s’ils pourront bénéficier d’aides publiques pour relancer leur activité. Répondez-leur en vous plaçant d’abord du point de vue des économistes libéraux, puis du point de vue des économistes interventionnistes.

II – Intervention de l’Etat : moyens et objectifs

Question que l’on va se poser dans cette partie :

Comment l’Etat intervient-il dans l’économie et quels objectifs poursuit-il ?

Notions abordées : Politiques conjoncturelles, structurelles, politique monétaire, budgétaire, carré magique de Kaldor

A. Qu’est-ce qu’une politique économique ?

Document n°3 : Pourquoi mener une politique économique ?

Tous les acteurs économiques participent à la conduite de l’activité économique et surtout au maintien de l’équilibre. Lorsque celui-ci n’est pas réalisé, l’Etat est amené à intervenir. Il mène alors ce que l’on nomme une politique économique dont la nature est spécifique, qui vise à réaliser certains objectifs en recourant à des instruments appropriés.

La politique économique est un instrument par lequel l’Etat intervient sur l’économie pour susciter tel ou tel effet.

Nous pouvons la définir comme l’ensemble des interventions de l’Etat en vue de corriger certains déséquilibres jugés néfastes.

Document n°4 : Les différents types de politiques économiques

On distingue généralement deux grands types de politique économique :

  • La politique structurelle ;
  • La politique conjoncturelle.
Politiques structurelles

Politiques conjoncturelles

  • Agissent à LT
  • Visent à transformer le système économique afin d’en améliorer le fonctionnement
  • Politique industrielle, commerciale, de la concurrence …

Question de compréhension n°2 :

Par quels moyens l’Etat intervient-il sur l’économie et pourquoi ?

B. Les objectifs de la politique économique

Document n°5 : Le carré magique de Kaldor

L’Etat cherche généralement, à atteindre quatre grands équilibres que l’on représente symboliquement par le « carré magique » : croissance, plein-emploi, stabilité des prix, équilibre des échanges extérieurs.

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Document n°6 : Les relations entre les grandes variables économiques

Relation inverse entre le taux d’inflation et le niveau de l’emploi

Relation inverse entre le chômage et le taux de croissance du PIB.

Plus encore parfois, ces objectifs sont conflictuels : par exemple, la croissance et le plein-emploi sont sources d’inflation, tandis que la stabilité des prix se fait souvent au détriment de l’emploi et de la croissance. Les gouvernements ont alors à effectuer des choix.

Question de compréhension n°3 :

Que doivent viser les politiques économiques menées par l’Etat et pourquoi est-ce difficile ?

III – Les politiques conjoncturelles

Question que l’on va se poser au cours de cette partie :

Comment l’Etat agit-il à court terme sur l’économie ?

Notions abordées : Politique monétaire, politique budgétaire, de relance, budget, taux d’intérêt directeur

Schéma Politiques conjoncturelles

A. La politique monétaire

Document n°7 : La banque centrale européenne et la politique monétaire

Une banque centrale européenne indépendante

Le premier élément essentiel réside dans l’indépendance de la BCE vis-à-vis des pouvoirs politiques nationaux (Etats). Cette indépendance fait débat dans la mesure où les gouvernements n’ont plus la capacité d’agir directement sur la politique monétaire comme cela pouvait être le cas dans l’histoire.

Objectif de la politique monétaire de la BCE

Même s’il y a quelques différences « philosophiques » ou techniques entre les différentes grandes BC du monde (FED aux USA par ex), la BCE détient les missions classiques d’une BC, notamment en matière de politique monétaire.

Celle de la BCE tourne autour d’un objectif majeur, si ce n’est unique : la stabilité des prix. Pour simplifier, un objectif de maîtrise de l’inflation dans la zone euro au-dessous ou à proximité de 2%. Pourquoi une telle obsession? Une inflation faible et maîtrisée à long terme rassure les agents économiques et rend crédible (et solide) une monnaie.

Document n°8 : Un puissant instrument économique : le taux d’intérêt directeur ! (Extrait LeMonde)

La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé une série de mesures pour relancer la croissance dans la zone euro. L’institution monétaire a notamment abaissé d’un coup ses trois taux directeurs, à commencer par le principal, le taux central, baromètre du crédit en zone euro : celui-ci a été ramené de 0,05 % à 0 %, une première ! Mario Draghi, président de la BCE, a signalé que ces taux allaient rester aussi bas, voire descendre encore plus bas si nécessaire, pendant une longue période. Qu’est-ce que cela signifie ?

Le taux d’intérêt directeur

Ce taux est utilisé pour les prêts de la BCE aux établissements bancaires.

Les banques sont ensuite censées répercuter l’évolution du taux d’intérêt directeur sur les taux d’intérêt qu’elles accordent à leurs clients, particuliers ou entreprises.

Cela signifie que si la BCE diminue son taux, elle veut favoriser les crédits et donc relancer les investissements. Si elle l’augmente, c’est qu’il y a un risque d’inflation (trop d’argent circule, les prix augmentent trop rapidement) et qu’elle souhaite contrôler la situation.

Avec un taux à zéro, les banques vont pouvoir se financer sans frais auprès de la BCE, et devraient ainsi abaisser les taux qu’elles pratiquent auprès de leurs clients qui s’endettent. Les placements des épargnants auprès des banques ne rapporteront plus rien, ce qui doit les inciter à consommer plutôt qu’à thésauriser.

Document n°9 : Les instruments de la BCE pour mener sa politique monétaire

La banque centrale européenne utilise un instrument appelé taux d’intérêt directeur pour atteindre son objectif de stabilité des prix (inflation maîtrisée à 2%).

Le taux d’intérêt directeur

Question de compréhension n°4 :

Quels sont les impacts sur l’économie d’une hausse ou d’une baisse des taux d’intérêts directeurs ?

B. La politique budgétaire

Définition

La politique budgétaire constitue, avec la politique monétaire, l’un des principaux leviers de la politique économique de l’État. Elle consiste à utiliser certains instruments budgétaires (dépenses publiques, endettement public, prélèvements fiscaux) pour influer sur la conjoncture économique.

Le terme conjoncture renvoie à l’état d’une économie à court terme et s’apprécie au regard d’indicateurs tels que le taux de croissance du PIB, le taux d’inflation, etc.

Pour rappel la politique monétaire n’est plus du ressort de l’Etat mais appartient à la Banque centrale européenne.

La politique budgétaire menée par l’Etat s’opère autour d’un instrument majeur : son budget.

En effet, l’Etat utilise et fait varier les composantes de son budget pour influer sur l’économie.

Qu’est-ce que le budget de l’Etat

L’action de l’Etat est rendue possible grâce à l’élaboration d’un budget qui reflète ses choix politiques.

L’Etat dispose donc d’un budget comme levier de commande de sa politique budgétaire.

Selon les libéraux, le budget doit être neutre c’est-à-dire en équilibre. La pression fiscale doit être modérée. La politique budgétaire perturbe les choix économiques des agents.

Selon la doctrine interventionniste, le budget est un instrument efficace de relance économique, il crée des effets positifs sur l’ensemble de l’activité économique. L’équilibre budgétaire n’est pas un principe de saine gestion, avoir recours au déficit apparaît souhaitable.

L’Etat peut agir de deux manières :

  • soit par les dépenses publiques ;
  • soit par les recettes publiques.

Solde budgétaire et impact sur l’économie

Le budget de l’Etat s’établit par une formule de calcul simple : recettes – dépenses.

En agissant sur l’une des deux composantes du budget, l’Etat peut agir sur la conjoncture économique.

En cas de ralentissement de l’activité économique (baisse de la demande et donc de la production avec des risques de chômage) l’Etat peut recourir au déficit budgétaire.

En augmentant ses dépenses publiques et en réduisant ses recettes fiscales, l’Etat compense la baisse de la demande privée et relance l’économie.

Les dépenses publiques constituent un revenu pour les autres agents économiques.

L’Etat se met en situation de déficit budgétaire c’est-à-dire que le solde de son budget est négatif.

Cependant, à moyen terme, étant donné que chaque dépense renvoie à un impôt, l’Etat devrait voir ses recettes augmentaient mécaniquement.

Les recettes fiscales engendrées par le supplément d’activité économique devraient augmenter et les dépenses publiques baisser. Au final, le déficit budgétaire devrait disparaître, voire dégager un excédent qui compenserait les dépenses initiales.

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