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Chapitre 5 – Les principales explications du chômage

A. La nature et la mesure du chômage

1. Le chômage : un état de déséquilibre


Définition
Le chômage révèle une situation de déséquilibre sur le marché du travail entre l’offre de travail des travailleurs et la demande de travail des employeurs (trop plein de main d’oeuvre par rapport au nombre d’emploi )

Le chômage est donc une situation où les personnes sont sans travail à la suite de suppressions d’emplois. Ils sont alors considérés comme demandeurs d’emplois.

2. Des situations de chômage
Rappel chômeur
Un chômeur est un actif qui recherche activement un emploi (population active = population active occupée (ceux qui travaillent) et inoccupée (les chômeurs)

Le chômage peut résulter d’un manque de travail à l’issue de la formation, d’un licenciement ou lorsqu’un inactif qui souhaite travailler entreprend des recherches actives d’emploi (femme au foyer par exemple)

3. La mesure du chômage

Il existe deux définitions du chômage :

  • celle de Pôle emploi
le chômeur est une personne inscrite à Pôle emploi, à la recherche d’un emploi et qui n’a pas travaillé (même 1 heure) dans le mois de référence.
  • celle de l’INSEE qui se base sur la définition du Bureau international du travail (BIT)
le chômeur est une personne en âge de travailler, qui n’occupe pas d’emploi, est disponible immédiatement et qui recherche activement un emploi.
A retenir !
L’INSEE estime le nombre de chômeurs par enquête tous les trimestres. Les critères d’évaluation permettent des comparaisons historiques et internationales

Pour mesurer le chômage, on utilise un indicateur, le taux de chômage = rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre des actifs càd la population active.


Le taux de chômage actuel en France est supérieur à 10%. soit 1 personne sur 10Actualité

B. Les caractéristiques du chômage actuel

1. Le chômage de longue durée
L’expression « chômage de longue durée » signifie que la personne est au chômage depuis un an ou plus. Le nombre de chômeurs de longue durée a augmenté depuis 2008 de façon importante tout comme la durée moyenne du chômage en jours également. La période de chômage devient plus longue. Conséquences : Difficulté de réinsertion dans le monde du travail.
1. Le chômage des jeunes et des séniors
La majorité des jeunes peu qualifiés savent qu’ils passeront par le chômage et la précarité avant de pouvoir s’intégrer dans la vie professionnelle. Pour eux, le niveau actuel du mal-emploi a des répercussions profondes qui vont au-delà de la question des niveaux de vie : difficultés à trouver un logement, à s’établir en couple, à construire un projet de vie. Certes, l’année 2017 affiche un mieux, qui bénéficie à toutes les tranches d’âge, y compris les plus jeunes. Leur taux de chômage a baissé de près de deux points. Mais il faudrait plusieurs années de baisse continue pour retrouver le niveau d’avant la crise de 2008.

Le chômage en France peut aussi être qualifié de structurel et de conjoncturel. Ces deux notions seront explicitées en dessous.

C. Les causes du chômage

1. Des causes qualifiées de structurelles
Le chômage structurel est un chômage très difficilement réversible car profond. Ces causes sont issues de la structure même de l’économie et donc par conséquent on peut difficilement agir dessus. C’est un chômage de long terme et grave.
L’insuffisante flexibilité du marché du travail (cause structurelle)
Comprendre la notion de flexibilité
En économie le terme de flexibilité est souvent employé. Au niveau du marché du travail, la flexibilité peut se définir comme la capacité du marché du travail à s’adapter à ses besoins. Exemple : Si un employeur a besoin de recruter un salarié pour une durée limitée, le CDD le lui permet. Le CDD donne donc davantage de flexibilité. A l’inverse, si un employeur souhaite recruter un salarié, la règlementation du travail ne lui permet pas de le rémunérer en deçà d’un certain seul (le SMIC). Le SMIC est donc une source d’inflexibilité. La flexibilité ici serait de donner le pouvoir à un employeur de rémunérer librement un salarié ce qui pourrait favoriser l’emploi. Bien entendu, cela n’est pas envisageable car il y aurait des dérives et cela ne protègerait pas le salarié.

Prenons l’exemple d’une entreprise qui souhaiterait embaucher un salarié pour un travail peu qualifié comme par exemple l’entretien du jardin à l’extérieur de l’entreprise. La concurrence étrangère rémunèrerait ce même salarié pour le même travail à 400 euros par mois par exemple. L’entreprise française pour faire face à cette concurrence étrangère devrait pouvoir payer le salarié pour le même salaire càd 400 euros. Ici la flexibilité serait que l’employeur puisse rémunérer le salarié en fonction de ses besoins. Or, un élément ne permet pas à l’employeur français d’adapter la rémunération à ses besoins : le SMIC ! Le SMIC est un seuil en dessous duquel un salarié ne peut pas être rémunéré. Que va faire notre employeur français ? Il est face à un double problème : le premier est une concurrence étrangère en terme de coût du travail qui l’oblige à baisser ses coûts en matière de rémunération pour rester compétitif. Le deuxième est qu’il ne peut pas, car la règlementation française en matière de rémunération protège le salarié et est rigide. Ce manque de flexibilité en matière de rémunération va donc dissuader l’employeur français d’embaucher dans notre cas.

L’inadéquation entre l’offre et de la demande de travail (cause structurelle)

Le progrès technique entraîne une évolution au niveau de l’appareil productif. Généralement cette évolution technique nécessite donc de nouvelles compétences et par conséquent d’adapter les qualifications des salariés dans l’entreprise aux besoins de l’entreprise. Les emplois proposés étant plus qualifiés, l’offre de travail doit suivre et prend souvent du temps à se former aux nouvelles compétences que les postes nécessitent ce qui entraîne du chômage.

Progrès technique = Amélioration des appareil productifs = Nouvelles compétences nécessaires donc en matière de main d’oeuvre = Nouveaux emplois plus qualifiés = Offre de travail obsolète en matière de qualification = chômage

On parle donc d’inadéquation entre la demande de travail (les qualifications nécessaires pour le poste à occuper) et l’offre de travail (les qualifications des salariés actuelles).

La structure démographique (cause structurelle)

Rappelons que le chômage est une situation dans laquelle l’offre de travail des salariés est supérieure à la demande de travail des entreprises. La population active est la population en âge de travailler qui occupe un emploi ou qui en cherche activement un. De façon très simpliste, toute hausse de la population active entraîne du chômage si des emplois ne se créent pas parallèlement. La structure démographique d’un pays peut alors expliquer une partie du chômage. Depuis quelques décennies, la population active ne cesse d’augmenter (Effet entre autre du baby-boom, de la rentrée sur le marché du travail des femmes, ainsi que des flux migratoires). Cette main d’oeuvre grandissante nécessite donc une économie où des emplois se créent. Malheureusement, l’augmentation des emplois a augmenté mais pas suffisamment pour compenser une hausse accrue de l’offre de travail.

Cette explication du chômage est d’ordre structurel car il est lié à la structure démographique du pays. Très difficilement réversible et grave car profond. Est-il simple d’agir sur un chômage dont l’origine se trouve sur une croissance de la population active ? Une solution serait que la demande de travail suive cette hausse.

2. Des causes qualifiées de conjoncturelles
Le chômage conjoncturel est un chômage de transition (de courte durée) car il est lié au rythme de la croissance. Dès que l’activité
économique repart le chômage diminue car la demande de travail redevient plus importante. Une partie du chômage est donc explicable par des causes conjoncturelles càd qui sont dues par l’état de l’économie à un
moment donné (changement de comportement des consommateurs, ralentissement de la demande, etc)
L’insuffisance de la demande globale (cause conjoncturelle)

Il est nécessaire de rappeler qu’une économie en forte croissance est une économie où la consommation est importante car elle va générer en contrepartie la production des entreprises nécessitant de la main d’oeuvre. Plus les gens consomment, plus le niveau de l’emploi se porte bien.

Par conséquent, toute diminution de la consommation des agents économiques quelle qu’en soit la raison affecte le niveau de l’emploi et génère donc du chômage. Ce chômage sera qualifié de conjoncturel car il est lié à une baisse du niveau de la demande globale de biens et services (baisse de la consommation autrement dit). Il s’agit d’un phénomène de court terme sur lequel on peut agir facilement pour y remédier. Des solutions visant à relancer la consommation des agents économiques existent.

Cette explication est cependant insuffisante car même en période de croissance et d’optimisme, la France n’a pas vu son taux de chômage baisser en dessous des 8 % (ce qui montre qu’une partie du chômage s’explique par des raisons structurelles)
Je maîtrise la synthèse ?

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